Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, j’ay esté infiniment marry qu’à mon retour de la
2court, passant du long de vostre gouvernement, je n’ay
3eu ce bien de vous veoir, ce que j’eusse bien désiré.
4Mais, m’estant mys sur l’eaue et oultre que j’avoye
5commandement de sa majesté de me rendre par dela en toute
6dilligence pour les advis qu’elle avoit de quelque
7entreprinse sur ceste ville, cela m’en a destourné,
8de quoy je vous prye de m’excuser et croire
9que ce n’est à faulte de bonne volunté en vostre
10endroict. Je ne vous feray narration des advis
11que sa majesté a du cousté des Pays Bas pour
12l’assurance que j’ay qu’elle vous en aura autant escript
13que moy. si est ce que le vous ay bien voullu par
14ceste comodité du commissaire Montleheut despartir les
15nouvelles que j’ai du cousté de Gennes que trouverez cy
16encloses. Je suys après me fortiffier mesmement
17en ceste ville tant que je puys en privé vous dire
18la vérité : l’on me donna bien peu de moyen, tant
19de nourriture que autres chose nécessaires. Toutesfois,
20je feray au mieulx qu’il me sera possible ; et survenant
21autre chose, je vous en feray part comme je vous
22prie faire de vostre cousté, en me recommandant bien
23affectueusement a vostre bonne grâce, suplye le Créateur
24vous donner bonne santé et longue vie. A Marseilhe,
25le XVIe juing 1572
26vostre obéissant et afectioné amy
27Tande
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